Les menstruations font partie du cycle de vie naturel de la femme. Néanmoins, les saignements mensuels représentent un défi énorme pour de nombreuses jeunes écolières en Tanzanie car elles n’ont pas accès aux protections hygiéniques et les installations sanitaires sont vétustes.

Les adolescentes font avec ce qu’elles ont, à savoir des lambeaux de coton ou autres tissus. Mais ces solutions inadaptées engendrent, lors des longues marches entre la maison et l’école, souvent des frottements à l’intérieur des cuisses qui causent des brûlures sur la peau. De plus ces bouts de tissus n’offrent aucune protection fiable en cas de saignements abondants.

Dans les écoles de campagne, les installations sanitaires sont malheureusement souvent mal équipées et n’offrent aucune intimité : absence de portes ou impossibilité de fermer à clé, absence d’eau courante, de savon ou de toilettes séparées entre filles et garçons. Les jeunes filles sont la proie des regards, leurs habits sont tâchés par les saignements, elles doivent étouffer leurs douleurs.

Dans de nombreux pays d’Afrique, y compris en Tanzanie, les menstruations sont mal comprises et empreintes d’une stigmatisation négative.

Cela s’explique par le fait que la puberté n’est guère abordée à l’école ou à la maison et que les parents et enseignants n’ont pas les connaissances nécessaires. Les jeunes femmes ne comprennent donc souvent pas elles-mêmes ce qu’il se passe exactement avec leur corps. «Pourquoi est-ce que je saigne ?» ou «Pourquoi ai-je mal pendant mes règles ?» sont des questions qui restent malheureusement trop souvent sans réponse. L’absence de protection hygiénique, l’odeur désagréable due au manque d’hygiène, l’impossibilité de participer au cours de sport, la honte et le malaise, sont des éléments qui ne passent pas inaperçus et qui provoque souvent des moqueries à l’égard de la fille indisposée.
De honte, gêne et peur de se faire ridiculiser, de nombreuses filles restent à la maison chaque mois durant plusieurs jours pendant leurs règles. Elles manquent ainsi régulièrement les cours ce qui favorise le décrochage scolaire.